Nous baignons dans la souffrance et n’en voyons rien. C’est comme ça. C’est logique.
Ces hommes se tiennent sur la plage, en Thaïlande, peu après le tsunami de 2004 : on ramasse encore tout autour les cadavres ramenés par les vagues.
Ce ne sont pas des monstres, où des salauds : ils avaient juste réservé leurs vacances depuis longtemps… (tu vois, Catia, c’est pas toujours une bonne idée de préparer ses vacances ).
Et les vacances, on nous a appris que c’était une chose sérieuse.
Et ils ne veulent pas voir.
On fait tous ça. Et on n’est pas des salauds. C’est juste un truc qu’on a appris enfant pour survivre.
Ma fille cadette, la nuit du tsunami, avait hurlé dans son sommeil, et parlé – elle avait deux ans – d’eau, et de gens qui criaient… Comment aurait-elle pu survivre si elle était restée ouverte aux souffrances du monde ?
Comment auriez-vous pu survivre, enfants, si vous étiez restés yeux ouverts quand tous autour de vous étaient perdus de souffrance ? Quand tous autour de vue assuraient que tout était normal ?
Que « c’est comme ça » ?